
Le National a accepté à une large majorité un crédit destiné à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Un effort soutenu par le SECO et la DDC, auquel l’UDC s’est opposée
La Suisse renforcera son soutien à la reconstruction de l’Ukraine. Après le Conseil des Etats, le National a accepté mercredi, par 125 voix contre 65, un crédit de 96,1 millions de francs destiné à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).
Le soutien multilatéral relève d’une grande importance pour la politique économique extérieure et la coopération internationale de la Suisse. L’augmentation de capital permettra à la BERD de soutenir efficacement l’Ukraine, a avancé Eric Nussbaumer (PS/BL) au nom de la commission.
Alors que les pays membres de la banque ont décidé d’augmenter son capital de 4 milliards d’euros en décembre dernier, il est dans l’intérêt de la Suisse d’y participer. Cela renforce sa crédibilité et son rôle au sein de la banque, selon le Bâlois.
60 millions par le SECO
Cette participation à la BERD est principalement destinée à renforcer le soutien à l’Ukraine, a expliqué le ministre de l’économie Guy Parmelin. Alors que 91,97 millions d’euros seront effectivement versés, le reste constituera les réserves pour les fluctuations du taux de change.
Le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) financera 60 millions, tandis que la Direction du développement et de la coopération (DDC) versera 20 millions. Le reste du financement sera décidé ultérieurement, d’ici 2028.
L’UDC était opposée au projet. La Suisse dispose déjà, avec sa stratégie de coopération internationale, d’un instrument pour contribuer à reconstruire l’Ukraine, a estimé Pierre-André Page (FR).
Elargissement à l’Afrique subsaharienne
Le gouvernement proposait en outre d’adapter l’accord portant création de la BERD afin de permettre à la banque d’étendre, de façon limitée et progressive, ses activités à l’Afrique subsaharienne et à l’Irak. La BERD a été fondée en 1991 pour soutenir le développement de l’économie de marché en Europe centrale et orientale.
L’extension du mandat de la banque à l’Afrique subsaharienne se justifie par la croissance économique soutenue du continent africain, a poursuivi Eric Nussbaumer.
Cet élargissement était plus controversé. Une extension du mandat de la banque détournerait l’institution de ses missions premières, a critiqué Lukas Reimann (UDC/SG). La Suisse s’engage déjà dans la Banque africaine de développement. Mais il n’a pas été entendu. Au vote, le National a soutenu l’élargissement par 104 voix contre 85 et 3 abstentions.